Abdelatif Habib
Biographie
Né au Maroc en 1957, vit et travaille entre le Maroc et l‘Europe. Abdelatif Habib est ancien élève des Arts Appliqués de Marrakech (Maroc), de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Tourcoing (France) et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts Visuels de Cambrai (France). Il est est également, calligraphe, écrivain, poète et philosophe à ses heures perdues.
Abdelatif Habib, artiste protéiforme, Peinture, Calligraphie, Installation, performance, autant de pratiques artistiques réunies et confondues en une seule personne et dont l’actif se concrétise par sa participation à plusieurs expositions nationales et internationales, collectives et individuelles.
Oeuvres
Musée d’Erbil – Iraq. Musée d’Art Contemporain “la palmeraie” Marrakech, Maroc. Royal Club Nautique Bouregreg – Salé, Maroc. Fondation Hassan II, Rabat Maroc. Musée national de Kielce, Pologne. Musée du textile – La manufacture des Flandres – Roubaix, France. La Générale Banque Kortrijk, Belgique, Musée de Brzeziny, Pologne. Biennale Sindelfingen – Stuttgart, Allemagne. Zonca Art Contemporary Center (ZACC) Arcade Venise– Italie. Galerie Trart Spaziotrart – Viale XX Settembre 33 Trieste – Italie. Palazzo Morpurgo – Trieste Italie
Par ailleurs, Abdelatif Habib est ancien membre de plusieurs institutions culturelles et artistiques
- CAPS (Centre Artistique Populaire Sinois) de Sin-le-Noble (France
- Associazione culturale O SUL EL – JANOUB de Trieste (Italie)
- Association Rhapsodie de Lille (France)
- New Art Group de Kortrijk (Belgique)
- Membre fondateur de l’association KANTARA de Lille (France).
- Co-fondateur du collectif International « PULSION » (Maroc)
PRINCIPALES EXPOSITIONS
Allemagne
2012 Biennale Sindelfingen – Stuttgart
Belgique
2023 Centrum Voor Jonge Kunst – Mariakerke Gent – Belgique 2017 Centrum Voor Jonge Kunst – Mariakerke Gent – Belgique
1998 Bibliothèque Municipale – Kortrijk – Belgique
1997 J.O.C – Kortrijk Belgique
1997 Centre d’Intégration Flamand de Kuis Lier – Belgique
1997 La Générale Banque Kortrijk – Belgique
1996 Centre V.O.E.M – Antwerpen – Belgique
1996 Centre Culturel Flamand – Anderlecht – Belgique
France
2017 Médiathèque de Carvin
2014 La manufacture des Flandres – Roubaix
2007 Festival Loubnan 2007 Lille
2004 » Lille2004″ Fondation de Lille
2002 Année de l’Algérie QuartExpo , Mairie de Wazemmes – Lille
2002 Année de l’Algérie QuartExpo Maison Quartier- Lille
1999 Temps du Maroc / Cants du Signe Bibliothèque de Lille Sud
1999 Le temps du Maroc Collège Pierre Brossolette – Noyelles-sous-Lens
1998 Galerie ARIAP – Lille
2008 Festival Merveilles de l’Orient – Roubaix
1997 Galerie Nord Expo – Maubeuge – France
2006 Festival « Les Milles et Une » Villeneuve d’Ascq – France
1996 Galerie la tête de l’Art – Douai-France
1995 « Pôle Art » Galerie de la Concorde – Villeneuve d’Ascq
1995 Galerie Imagin’aire – Douai- France
1995 « Histoire Picturale » Mairie de Fives Lille
Maroc
2021 Fondation Hassan II – Rabat
2017 Fondation CDG Rabat
2016 Biennale Internationale d’Art Contemporain – Dar Cherifa – Marrakech
2016 Biennale Internationale d’Art Contemporain – Palais Zellij – Marrakech
2014 Musée d’Art Contemporain – la palmeraie- Marrakech
2013 Galerie Noir sur Blanc – Marrakech
2012 Royal Club Nautique de Bouregreg – Salé
2011 Galerie Noir sur Blanc – Marrakech
Iraq
2004 Musée d’Erbil Kurdistan
Italie
2021 …..Radici
2015 (ZACC) Zonca Art Contemporary Center ARCADE
2015 Galerie Trart Spaziotrart – Viale XX Settembre 33 Trieste
2003 Villa Malpighi Alliance Française Rome
2006 Galleria POLIEDRO – Trieste
2006 Palazzo Morpurgo – Trieste
2014 Histoire Picturale Osul El-Janoub – Trieste
Pologne
2016 Musée national de Kielce, Pologne
2016 Musée de Brzeziny, Pologne
DÉMARCHE PICTURALE
Tout objet existant, qu’on ait eu une relation immédiate avec lui ou pas, possède une mémoire, courte ou longue et à la fin de sa vie, sa fonction disparaît, son utilité s’arrête et on en garde que rarement, le souvenir. Le réintégrer dans un espace plastique, lui insuffler une nouvelle dynamique lui donne une seconde vie certes, mais le plus important dans cette démarche est la transformation radicale de l’objet lui-même, de sa représentation et de sa fonction première en valeurs plastiques.
Ce processus de transformation engendre fatalement, une dissociation de l’objet de sa mémoire. De ce fait, l’objet introduit, quelle que soit sa nature, quelel que soit sa forme, quelle que soit sa fonction, cesse d’être l’objet qu’il a été et devient un élément plastique ; un élément d’un ensemble pour créer, par le biais d’une liaison suggérée (une liaison purement intellectuelle) une idée, une pensée ou une émotion.
Cette démarche en soit, n’est pas un acte de conscience écologique mais plutôt, le résultat d’une réflexion, d’un questionnement qui s’impose à moi comme une nécessité, lorsque je rencontre un objet, un fragment de matière ou simplement une idée avec laquelle s’établit un lien profond. Ainsi, les objets introduits dans mes œuvres rompent définitivement avec leur vie passée, s’intègrent dans un espace plastique comme éléments constitutifs et prennent part à l’organisation spatiale d’une nouvelle graphie.
Toiles frottées à la juste lumière par Dominique Sampiero
Nous pourrions ouvrir le vide à mains nues, écarteler la lumière cachée derrière les apparences comme un fruit, porter aux lèvres le sang des petites fleurs accrochées au vieux mur de briques le long du puits, malgré la pluie, l’automne, coudre le haut avec le bas, l’ocre des champs au feu du soleil couchant
Nous pourrions, main gauche, main droite, converser, nous recueillir, nous allonger dans le linceul boisé du vide, retourner le paysage médaillé de gris et de bleu, en pleine toile, étoile raccommodée au ciel et à la terre, juste par amour, pour ne pas mourir tout de suite
Et nous éteindre à petits feux, sans un geste, ou, si vous préférer, laisser notre paume se souvenir, depuis les yeux jusqu’au bout des doigts, des gestes archaïques, de nos envies d’étendues larges et vastes, de désert et de neiges éternelles
Nous pourrions prendre forme dans ce que l’on voit, dans ce que l’on a vu et qui flotte encore entre nos yeux, entre nos ongles, dans le rouge du mur de briques cuites par le soleil, blessures visibles et invisibles, radicelles de la glycine essayant d’arracher le poteau du sol
Et puis scruter cette rose de Damas pâlotte qui tient tête pourtant au fouillis cramé du figuier, jusqu’à cligner des yeux, barricadant l’ivoire des carnets contre ce frottement des pigments et des encres qui nous apaise
Nous pourrions faire le tour de notre corps assis en face de cette toile striée de baisers et de bouches, d’incantations chuchotées et de clairs obscurs, ange des tentes berbères vautré dans l’extase d’une petite absence, du céleste en veux-tu en voilà caché poussière sous la paille
Nous pourrions pour la énième fois nous attacher pieds et poings liés à ce qui cogne, bat doucement sous la peau, jusqu’à plus faim, plus soif, admettre que nous avons fait tout ça pour rien, juste bâtir du visible, de l’à-peine conscience, flottement entre oui et non, voir et entrevoir, des(enfouir) le sacré et sa fanfare de ténèbres, au plus profond de la couleur tramée de sable
Homme du fumier de la lumière, carnaval aux yeux vides coloré par tout ce qui le traverse, esprit dans le sac à main des manuscrits anciens, salive silencieuse tout à la joie du silence, célébrant debout ce feu de planches mortes, faux-fuyant d’une origine se dérobant à ses vertiges, ombre portée de la mort de tous les ancêtres
Mais non, la cage des fenêtres nous plaque ici, dans ce passage en courant d’air du volatile et de l’invisible, nous nous débattons par principe, animal infesté de pensées en forme d’horizon, bâton gonflé de grognements et de soupirs planté fer-blanc dans le cœur de l’ennemi, le corps occupé au précipice pour ne pas tomber, il s’agirait de se coucher volontairement avec son sang, ses nerfs, et de tous ses yeux, dans cet horizon enroulé à la spirale, là, devant nous, tout de suite, comme l’on se couche, et que chacun abatte son jeu, son ego
Que notre pensée consente à un peu de présence au friable et à l’inconsistant des formes, à cette partie cachée dans chacun de nos regards, qui sait tout, depuis le début et la fin de la rengaine, parce qu’il faut insister, absolument se restreindre, disparaître même
Devenir celui ou celle qui, en s’éteignant à chaque souffle, se révèle, souffle sur la lumière pour l’attiser, espérant croire en quelque chose qui lui donne encore envie de vivre, dans cette jouissance de ne pas perdre de vue l’enfant liquide nageant dans le ventre de sa mère, prévu pour se couler au mouvement des marées
*
Nos morts sont en flamme sous la neige du papier, givre de notre mémoire, cloués du bec par l’annonce d’un messie qui nous étrangle, ne vient jamais, et nous ressusciterons, c’est certain, nuage à portée de voix des troupeaux, presque rien en lisière sur les objets que nous avons touchés, tissés, dans la forme qui nous a toujours effrayée, la présence
*
Pour nous apprendre à garder l’infini au plus près de nos lèvres, il faudra consentir, percé de vide et de fruits, rapiécé par la main immense du néant entre les étoiles, et que germe enfin l’œil silencieux de l’inconnu, au commencement de ce qui a toujours irrigué nos ombres. En fermant les yeux à l’intérieur de nos mains, accueillons la nuit dans notre ligne de vie.
D’un artiste à l’autre, d’un poète à l’autre.
Dominique Sampiero à Abdelatif Habib 21 Septembre
2020 /
CALLIGRAPHIE
La calligraphie est une passion silencieuse, ou l’encre s’étale, se dissipe en un ballet d’arabesques où seul le calame est maître d’œuvre. (A. Habib)
Une belle calligraphie est une valse d’une encre infidèle où les pleins et déliés restent inachevés par l’absolue solitude du calame à bout de souffle. (A. Habib)
Abdelatif Habib est un observateur critique du monde contemporain, versant politique et éthique. Ses préoccupations, guidées par le souci de l’ouverture à l’autre et la tolérance, sa lucidité aussi transparaissent dans ses créations, des sculptures ou des installations parfois accompagnées de textes maniant le second degré.
PERFORMANCE
L’ARBRE A PALABRE
En Afrique FRANCOPHONE, l’arbre à palabres est un lieu traditionnel de rassemblement des sages aux côtés du reste de ma population. A l’ombre de celui-ci, on traite les problèmes du villages, et on y resout les conflits entre particuliers, discute les projets communs. C’est aussi un lieu où les enfants viennent écouter un ancien du village conter des histoires.
L’expression peut aussi, désigner l’endroit d’un village où se trouvait un arbre à palabres ou le lieu où se réunissent les jeunes pour discuter de leur vie sociale.
MULTIMEDIA
UNITED COLORS BY Abdelatif HABIB
« UNITED COLORS » est le titre de cette installation qui ne nous interroge pas seulement, dans son rapport tragique de la disparition de l’homme en mettant en exergue la dialectique de notre finitude, elle nous invite aussi, à réfléchir sur celle-ci, à nous interroger sur notre union, toute naturelle, et la nécessité de réfléchir sur la marche d’une Humanité commune.
« UNITED COLORS » se veut un support de réflexion et interrogera de manière laconique, la mécanique du cycle naturel de la vie, dans toute sa complexité (apparition, disparition).
Elle mettra en exergue cette coexistence de la vie d’ici-bas (le monde de la représentation*) et la vie de l’au-delà (le monde de la volonté*) ; de la vie, elle-même ; puisque la vie n’a de sens que parce que, en son sein, existe une opposition à celle-ci, la mort occultée, qui est la continuité de la vie elle-même, ou l’autre sens de la vie. Ce concept dont les implications et les conséquences nous enseignent que rien n’est immuable, que toute chose est soumise à la loi de la transformation, et du devenir. Toutes choses commencent, se déroulent et s’achèvent.
Au-delà de l’intérêt philosophique que peut susciter cette installation, si on s’y intéresse, au-delà du sens premier qui s’en dégage « UNITED COLORS » exprime par opposition, un sous-entendu et évoque dans son apport cognitif une dualité purement intellectuelle, (apparition, disparition). Elle se veut aussi, une subtile tentative de dilution du concept des races, et de ses conséquences dans l’imaginaire collectif, comme levier frauduleux de séparation, de manipulation et de domination.
On peut largement disserter sur la validité de ce concept, mais nous ne devons surtout pas ignorer que notre seule vraie certitude dans un monde d’illusion est notre capacité à créer et à nous représenter un monde à la hauteur de notre ignorance.
INSTALLATIONS / VOLUMES & AUTRES CREATIONS
ŒUVRE PARTAGEE
Partager pour continuer d’exister !
Le partage est l’une des plus nobles valeurs humaines. Il est destiné à renforcer la fragilité et la vulnérabilité des liens existants et en tisser des nouveaux entre les peuples, les sociétés et les individus. Ce concept aborde de manière subtile le lien (ARRIBAT), l’identité, l’échange et le rapprochement et tire sa force de sa simplicité.
Relier deux cultures, deux ethnies, deux lieux, proches ou distants, en créant une œuvre d’art entièrement basée sur la notion du partage ; un partage à la fois physique et intellectuel est l’objectif visé par le collectif international « PULSION ».
Partager une œuvre c’est partager la matière qui la compose, c’est partager la symbolique qu’elle porte ainsi que, la notion d’appropriation et tout ce qui en découle comme intérêts artistiques, culturels et sociaux.
Comment symboliserait-t- on la notion de partage, dans ce cas précis, si ce n’est tailler dans la matière-même à partager. Couper dans la matière-même qui constitue l’œuvre et en installer les parties sur deux lieux distants est en soi, un réel acte de partage. Cette répartition géographique de l’œuvre dépend, bien évidemment, du sens signifié par chacun des éléments de l’installation et de l’environnement où ils sont implantés.
Le regardeur rapatrie ou expatrie intellectuellement la partie manquante à l’œuvre, fait dialoguer les fragments puis, la restitue dans sa totalité pour en extraire le sens signifié par l’artiste. Le rapprochement se fait par le biais d’une liaison suggérée, une liaison purement intellectuelle ; la réunion est alors basée sur la proximité d’au moins deux éléments séparés par une distance donnée et l’œuvre partagée devient alors, un bien commun.
La compréhension du concept par déplacement mental dans l’espace exhibe l’œuvre dans sa totalité et ancre sa thématique. Cette implication active du regardeur dans le processus de reconstruction de l’œuvre partagée induit fatalement, son adhésion à une dynamique d’échange, de rapprochement et de partage.
OASIS - ZONCA CONTOMPRARY ART
Cette installation met en exergue, non seulement le caractère précieux et vital de cette ressource naturelle qui est l’eau, mais aussi le caractère métaphorique qu’elle porte dans son large sens. Elle exhibe une tragédie, au sens propre que figuré, comme une dénonciation silencieuse du problème du réchauffement de la planète ; schématisée ici par le spot électrique qui, de manière permanente réchauffe un bol avec le peu d’eau qui y reste.
Cette installation a pour but de mettre en évidence cette relation étroite et vitale que nous avons avec l’eau. Elle se veut un acte didactique pour sensibiliser les populations à la diminution et à la mauvaise répartition de cette ressource commune qui est l’eau, une manière de tirer la sonnette d’alarme et focaliser l’attention de tout un chacun sur une situation aggravée par le silence et la complicité de tous.
Cette installation n’est pas une démarche alarmiste ou un acte moraliste mais plutôt un appel à la conscience collective contre le danger que court l’Humanité à cause de la raréfaction et la mauvaise gestion de ce bien commun, qui est l’eau.
Il n’est nullement nécessaire de s’attarder à vouloir commenter ce fait ou animer une quelconque polémique quand la compréhension du message est à la portée de tous.
Alors No comment … !
Centrum voor Jonge Kunst
Kasteel Claeys-Bouüaert Kasteeldreef 2 – 9030 Mariakerke
Belgique
Marianne Stevens
curator
AK – 47 MADE IN FRANCE
« AK-47 MADE IN FRANCE » n’est pas une arme de destruction massive. Elle n’est pas, non plus, une arme létale. Elle n’est que le titre de cette hybridation qui se passe de commentaire. Bien qu’elle soit factice, « AK-47 MADE IN FRANCE » porte dans sa genèse un rapport de force, grâce à l’organisation rigoureuse de ses formes.
Au-delà de ses formes géométriques épurées d’où émerge, par analogie, l’image d’une arme dressée vers le haut, au-delà, du dynamisme qui les anime et l’équilibre chromatique des matériaux utilisés, cette hybridation explicite une lecture, autre, que celle proposée par les éléments formels qui la composent et évoquent la présence d’une arme ; une lecture non formelle, une lecture, à la fois, symbolique, éthique et politique.
De par sa fonction, l’outil serre joint, outil de serrage et de pression, évoque par ses formes dynamiques et esthétiques une arme pointée vers le haut et instille une affirmation de puissance. Quant au pot de peinture noire, noire mate, figé et tenu sous pression, symboliserait la chambre de munitions qui alimente en puissance de feu, cette soit disant arme.
Bien que cette hybridation ait l’apparence d’une arme du type : gadgets « Paint Ball Gun » proposées par certains chefs d’entreprise pour amuser leurs subalternes lors de ces jeux enfantins destinés à les doper, à glorifier leur égo et baisser leur niveau de stress, elle reste non moins, démonstrative et porte en elle le sens recherché ; celui de traduire une situation pour le moins désastreuse, celle de colonisateurs et colonisés, celle de prédateurs et proies.
» AK-47 MADE IN France » est inspirée, bien évidemment, de la politique France-Afrique, une France qui vacille et une Afrique qui s’éveille ; une France habituée, depuis fort longtemps, à spolier les peuples des richesses qu’offrent les sols et les sous-sols du continent Africain et une Afrique figée dans l’attentisme, depuis fort longtemps. Elle se veut aussi, comme une parfaite illustration de cette politique et exprime ce rapport de force, qui mine la stabilité géopolitique et reconfigure la scène mondiale..
THE LIMITS TO GROWTH
Les limites de la croissance ou la fin de l’abondance
« Il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation qui n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. » Pierre RABHI
Cette installation « The limits to growth » comme réflexe écologique en résonnance avec l’actualité, peut être considérée comme un appel à l’ordre, une parfaite illustration d’un drame qui se vit, voire, comme un vibrant hommage aux acteurs du club de Rome*, un véritable exemple de sagesse et de réflexion à suivre.
*Le club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des agents gouvernementaux, ainsi que des industriels de cinquante-deux pays, préoccupés par les problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, industrialisées ou en voie de développement.
Réunit pour la première fois en avril 1968, le club de Rome acquiert une notoriété mondiale quatre ans plus tard, en publiant « The limits to growth » – Les Limites à la croissance, aussi connue sous le nom de «Rapport Meadows», rapport commandé à des chercheurs du MIT : Massachusetts Institute of Technology» ( Les limites à la croissance (dans un monde fini) (The Limits to Growth) – connu aussi, sous le nom de Rapport du club de Rome, ou encore de « Rapport des deux DD Meadows » : les écologues Donella Meadows et Dennis Meadows, chercheurs et principaux auteurs du rapport.
Des mises à jour de ce rapport ont été publiées en 1992, en 2004 et 2012 ainsi qu’un certain nombre d’appels à l’ordre, d’éminents scientifiques, d’intellectuels, d’artistes et d’hommes politiques tel que le président Emmanuel Macron ont été lancés depuis (la fin de l’abondance). C’est l’une des références de débats et critiques qui portent sur les liens entre croissance économique et conséquences écologiques, exploitation excessive des ressources et augmentation démographique. Ce rapport constitue la première étude importante mettant en exergue les dangers, pour l’environnement et pour l’Humanité.
Cette installation fait partie d’une série d’œuvres intitulée « NO COMMENT », un ensemble d’œuvres où le maître-mot est mettre en lumière les incohérences de la société contemporaine ; traduisant par l’objet et le rendu une expression sous forme de dénonciation silencieuse d’une situation criarde voire, inadmissible.
Pourquoi avons-nous cet engouement pour le consumérisme ?
Pourquoi avons-nous cet attrait à l’autoflagellation et à la destruction ?
Quel héritage allons-nous laissez aux générations futures ?
Reste à espérer que cette hybridation remplisse son rôle didactique et que l’humanité trouve son salut dans l’analyse de ses actes et responsabilités pour initier une nouvelle ère.
NO COMMENT
De prime abord, cette hybridation comporte une lacune et non des moindres, l’absence du globe terrestre. Volontairement retiré, ce dernier est remplacé par l’image d’un électrocardiogramme signifiant ainsi, la mort en devenir ou l’état d’urgence dans lequel se trouve ce corps céleste.
- « NO COMMENT » Est-elle un état des lieux, un réflexe écologique, une dénonciation silencieuse d’un écocide ou une simple projection pessimiste ?
- « NO COMMENT » est-elle là pour dramatiser une situation qui n’en est pas, mettre en exergue le désastre écologique et environnemental actuel, ou est-elle la conséquence attendue de nos actes ?
Tout cela mérite d’être débattu, si nous avions le temps évidemment, mais il n’est nullement nécessaire de s’attarder à vouloir commenter ce fait ou animer une quelconque polémique quand l’heure est à l’action.
Cette installation n’a pas la prétention de remplacer les protocoles climatiques liées à l’écologie et à l’environnement : protocole de Kyoto, de Rio, de Paris, de Marrakech et je ne sais quoi d’autres, mais elle a le pouvoir face à l’aberration collective, de sensibiliser les générations futures à prendre conscience de la gravité de cette situation sans précédent, de les sensibiliser à se dresser contre l’une des plus diaboliques des inventions de l’homme moderne et sa misérable sophistication : l’entretien de la cognition défaillante.
Alors, no comment !
- LA JUSTICE…
- Il n’y a pas de quoi être fier !
Nous sommes tous piégés dans le plaisir, dans l’ambiguïté et la tromperie et nous entretenons l’égoïsme, le népotisme et la lâcheté, sous toutes ses formes, et ce n’est qu’avec cela, que nous agissons, tous. Guidés par nos instincts, par nos fantasmes et notre ignorance, nous agissons tous de manière irrationnelle. Nos sociétés elles aussi, agissent de manière irrationnelle. Dans nos sociétés, plus un peuple est abject, plus le vice, la perversion, la corruption et la » Hogra* » se font acte de finesse et de raffinement.
Il n’y a pas de quoi être fier !
Ne soyez pas surpris, et encore moins, chauvins ! Cet état des lieux trouverait incontestablement, son exacte réplique partout où dignité rime avec haine, rejet, corruption, passe-droit, bassesse et délabrement. Hélas, cela existe ici, là, là-bas, partout ; partout où le jour est banni. Quant à la justice, n’en parlons pas. Il n’y en a pas. Il n’y a pas de justice. Comment voulez-vous qu’il y ait justice, alors qu’il y a rejet, falsification, corruption, népotisme petitesse et bassesse. Il n’y a pas de quoi être fier !
Comment voulez-vous qu’il y ait justice, alors qu’il y’a injustice ?
– Ne saviez-vous donc pas que l’une ne peut survivre à l’autre, que l’une ne peut dompter l’autre ? »
– Ne saviez-vous donc pas que « la justice » est la pire des cruautés que l’on inflige ou que l’on subisse, que « la justice » avantage toujours celui qui l’exerce et désavantage celui qui la subit.
– Ne saviez-vous donc pas, qu’il n’y a que l’équité qui compte ?
Quant au pardon, lui, il revient aux dogmes, aux faibles et aux manipulateurs.
Pensez plutôt à ceux qui, à juste raison, en leurs âmes et consciences, regardent, zyeutent, scrutent, fixent des yeux ou dévisagent autrui, quand il ne le faut pas, et détournent le regard ou ferment les yeux sur toutes les injustices. Comment voulez-vous qu’il y ait justice ?
Ne saviez-vous donc pas qu’il n’y a de justice que celle que l’on fait soi-même ?
Cette installation n’est pas un appel à philosopher sur le concept de justice mais, une invitation à exister pleinement, une invitation à l’Ijtihad ; l’Ijtihad sur soi.
* Hogra : (Arabe dialectale) terme générique qui signifie, à la fois, injustice, mépris et humiliation
* Ijtihad : désigne l’effort de réflexion pour atteindre les plus justes avis
NO SIGNAL
« NO SIGNAL ». Pas de réponse. Erreur. Anomalie. Dysfonctionnement. Échec de communication. Défaillance du système, etc… Derrière cet ensemble de synonymes réside la notion de l’absence au lieu d’une présence attendue, l’attente d’une réponse espérée à une requête qui n’arrive pas ou peine à arriver, et la déception générée par l’attente.
Cette négation qui s’impose face à un système jugé auparavant, fonctionnel ou infaillible porte en son sein une dualité action–réaction, présence-absence, espérance-déception et oppose la notion de l’attendu et l’inattendu, le voulu en tant qu’espérance et l’absence comme réponse qui s’impose et impose sa loi ; loi de l’autorité de l’incontrôlable et de la défaillance.
« NO SIGNAL » est aussi, le titre de cet ensemble d’œuvres inspirées de l’aspect graphique des bandes de couleurs primaires qu’un dysfonctionnement du système de codage attribue en réponse à une requête ou en attente de l’affichage du cache d’une source donnée sur un écran numérique, message d’erreur de transmission du code audiovisuel, bandes inspirées des œuvres d’artistes qui ont marqués l’Histoire de l’art tel que l’artiste peintre Piet Mondrian et son compatriote Hollandais Gerrit Rietveld architecte, ébéniste et designer ainsi, qu’à d’autres artistes du mouvement constructiviste.
Ici, le visuel avec son environnement graphique et chromatique est emprunté pour insuffler une idée, une pensée, une métaphore ou créer une suggestion en substitution au message original porté par l’objet lui-même ; une tentative de reconstituer à partir du concept de ces mêmes bandes audiovisuelles, non pas le message d’origine mais un nouveau message avec de nouveaux codes et une nouvelle finalité ; une finalité purement plastique avec comme support, entre autres, ce patrimoine de l’Humanité qu’est : le livre.
Objet graphique, pictural, sculptural, isolé ou intégré dans des installations, le livre est destitué de sa fonction première, comme contenant d’informations, pour devenir lui-même sujet de l’œuvre ou support d’expression porteur d’un autre sens. Détourné, transformé, destitué de la considération intellectuelle qui lui est accordée pour son rôle de récipient de savoir, le livre ouvert, fermé ou à demi ouvert, isolé ou intégré dans une installation devient alors, le moyen d’expression, de métaphores et prend part à l’organisation spatiale d’une nouvelle graphie.
- Pieter Cornelis Mondrian, appelé Piet Mondrian2à partir de 1912, né le 7 mars 1872 à Amersfoort (Pays-Bas) et mort le 1er février 1944 à New York, est un peintre néerlandais reconnu comme l’un des pionniers de l’abstraction.
- Gerrit Rietveld entre à douze ans comme apprenti menuisier ébéniste, il travaille chez son père fabricant de meuble. En 1906, il suit des cours du soir et apprend le dessin techniqueauprès de l’architecte utrechtois P.J.C. Klaarhamer.
NO COMMENT
» NO COMMENT «
» NO COMMENT » est le titre de cette métaphore qui se passe de commentaire. Elle exhibe une tragédie au sens propre que figuré. Dans cette articulation d’objets hybrides cohabitent entre autres, un jeu de perception à la fois, visuel, matériel, et une narration morale comme forme d’indignation. En tant que telle » NO COMMENT « , se veut une dénonciation silencieuse à une situation criarde, et met en évidence une flagrante injustice au vu et au su de tous. Alors, NO COMMENT !
Ouvrir ! Ouvrir ! Ouvrir !, est le maître-mot de cette métaphore qui n’en dit pas moins.
Prenez-la comme une sollicitation en toutes langues et en tous lieux! Examinez-la avec patience, si cela peut vous flatter et flatter votre égo ! Prenez-la comme une sollicitation, si cela peut vous réconforter dans votre aveuglement et votre incapacité à vous orienter, à vous retrouver et à retrouver votre humanité ! Sinon, considérez-la comme un appel à l’ordre, un impératif ou une injonction à exécuter d’urgence. Elle pourra être votre salut, ici-bas. Ne l’oubliez point !
PIECE A CONVICTION
PIECE A CONVICTION
« PIECE A CONVICTION » interroge le rapport des individus à la réalité des frontières et la libre circulation. Dans cette installation hybride, Abdelatif HABIB aborde le paradoxe de cet objet juridique qui est les frontières qui, n’en sont pas moins dans leur genèse, que le produit des rapports de force entre les hommes.
Cet objet juridique, les frontières, est synonyme d’appropriation, de souveraineté et de sécurité d’une part, mais aussi, synonyme de restriction, d’exclusion et de rejet de l’autre. Abdelatif Habib met en exergue cette dualité paradoxale (dedans-dehors, à toi- à moi…) à laquelle est confronté ce système qui structure et organise nos sociétés ; une réalité mobile-immobile où la matière et l’espace, le fond et la forme, la stabilité et l’effondrement s’imposent comme problématique pour l’homme moderne et sa misérable sophistication.
Bien qu’admises dans les faits, les frontières, cet agent de séparation, comme toutes les autres formes de limitations et d’interdictions incitent à passer outre. Alors, circulez, il y a beaucoup à voir !
CONNECT IN PEOPLE
CONNECT IN PEOPLE !
Dans cette hybridation «Connect in people !, » Abdelatif Habib, n’est pas en train de se livrer à une tentative de vous convertir ou vous soumettre à une quelconque idéologie dogmatique, ni en train de tenter de clôturer les discours en vigueurs. Au-delà de toutes tentatives de ce genre, Abdelatif Habib vous invite à travers cette œuvre à vous ouvrir à la narration de l’autre ; l’autre vous, bien entendu.
» Connect in people ! » exprime dans son articulation narrative, une moralité universelle et objective basée sur la fermeture et l’ouverture de l’esprit de tolérance. Alors, ouvrez- vous les uns aux autres !
CODEX
« CODEX » est le titre de cette série d’œuvres dont le matériau principal est le livre dans tous ces états. Elle est constituée d’un ensemble d’œuvres, traitant différentes thématiques de la société contemporaine.
« CODEX » aborde de manière subtile, un ensemble de thématiques telles que les croyances, le pouvoir, la superstition, la souveraineté, l’immigration, le lien etc… et constitue, un ensemble de réflexions et d’interrogations à travers ce patrimoine de l’humanité, qui est le livre.
Le livre sous toutes ses formes, primaires ou contemporaines est synonyme, à la fois, de contenant de savoir et objet de pouvoir. Il est le lien universel qui permet la lumière dans sa forme la plus sacrée. Objet sculptural, pictural, isolé ou intégré dans une installation, le livre est destitué de sa fonction première, pour devenir lui-même sujet de l’œuvre.
Ici, le livre est en totale rupture avec sa fonction initiale de contenant d’informations. Il s’affiche tantôt, en valeurs morales ou engagées, tantôt en pures valeurs plastiques, avec ou sans discours narratif et véhicule dans son ultime étape, une émotion, une métaphore ou un questionnement.
DESIGN OBJET
POESIE ET LITTERATURE / PUBLICATIONS
Abdelatif Habib a publié des ouvrages, des catalogues d’expositions et des articles pour des artistes dans des journaux et magazines spécialisés. Il a écrit et a collaboré à des ouvrages collectifs.
LIVRES
• Eclats de vers éditions caractères – Paris – France
• Mémoire éphémère éditions du lait battu – Lille – France
• Le fakir aux babouches flamboyantes éditions du lait battu – Lille – France
Il a Contribué à l’ouvrage :
« Le prophète du néant – Cee Jay édition Maelstrom révolution – Bruxelles – Belgique
• Inchiostro e Pietra. A contemporary magazine of arts, poetry, philosophy .Issue Revue Oasis – Italie
• Inchiostro e Pietra. A contemporary magazine of arts, poetry, philosophy. Issue – Italie
• Revue Radici – Italie
• ”Recueil”, ouvrage collectif par l’association Les sens retournés, Editions Unicité. 2016
• Revue numérique « Les sens retournés » France
PUBLICATIONS A VENIR
• Fragments de la bibliothèque de mahboul (Art book)
• L’arbre natté – Roman
• L’aveugle qui voit : suite poétique
• Catalogue de l’exposition « Œuvre partagée » pour le collectif PULSION